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#7novembre, 16h34. Pourquoi elles arrêtent de travailler!

Elles appellent les femmes à cesser le travail, demain lundi 7 novembre, à 16h34. Alix Heuer, l’une des initiatrices du mouvement nous explique pourquoi.

Un mouvement pour l’égalité salariale a émergé cette semaine en France, lancé par Les Glorieuses, une newsletter hebdomadaire que j’ai co-fondé avec Rebecca Amsellem.

Notre objectif avec le mouvement #7NOVEMBRE16H34 : alerter le plus grand nombre sur des chiffres effarants et qui concernent la moitié de la population active en France. 10% d’écart de salaire à poste égal entre les femmes et les hommes ; 27% d’écart tous paramètres confondus ; 38% d’écart entre les pensions retraites pour ne citer qu’eux.

Nous avons donc rédigé une newsletter à ce sujet, l’avons envoyé à nos 25.000 abonnées. Nous avons également lancé une pétition, ouvert un thunderclap et avons créé un évènement sur Facebook pour faire parler de la date symbolique du 7 novembre et relayer des informations à ce sujet, recueillir des témoignages, etc.

Inventer le 7 novembre

Afin que chacun s’en saisisse et s’engage dans la mesure de ses moyens. Que les associations et les syndicats (contactés individuellement en amont) puissent également s’emparer de la date symbolique et pourquoi pas organiser des rassemblements, appeler les salariés à s’engager (dans les bornes de la loi). Bref tout était possible !

Notre cœur de métier est l’information. Notre mission : aider les femmes au quotidien en leur envoyant une fois par semaine de l’information qui fait du bien et du courage. Nos moyens : ceux que nous déployons depuis un peu plus d’un an : de l’information, des analyses, des formats accessibles et des actions de mobilisation en ligne. Comme notre pétition l’année dernière contre la candidature de Marion Maréchal Le Pen aux régionales en PACA.

Pas une grève!

Très rapidement après la publication de notre newsletter ce mercredi 2 novembre, les médias se sont emparés du sujet et nous avons vu fleurir énormément de sollicitations et d’articles. Beaucoup parlaient d’une “grève” que nous aurions lancée. Ce qui est non seulement faux mais assez décrédibilisant pour nous car cela implique que nous ignorions totalement le fonctionnement des lois, du droit de grève et des prérogatives des syndicats.

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Un mouvement avant tout

C’est le jeu des médias et c’est ce qui rend l’exercice délicat pour la militante que je suis : d’un côté, il faut considérer que c’est une victoire quand un sujet pour lequel on s’engage, un mouvement que l’on lance est repris au niveau national par les plus grands médias et rencontre une audience dont on n’aurait pu rêver.

Nous avons reçu des centaines de messages de personnes touchées par le mouvement qui souhaitait exprimer leur soutien et / ou leur gratitude. En ce sens, le mouvement est une réussite.

Faire adhérer sans exclure

Le prix à payer est un message qui se voit déformé car simplifié au fil des reprises presse. Le défi que nous rencontrons est le suivant : comment construire un mouvement d’ampleur nationale, faire émerger des prises de consciences dans les cercles les plus éloignés des nôtres sans pour autant perdre la nuance qui permet de ne pas exclure et de ne pas blesser ? C’est une réponse à laquelle on tente de répondre avec Les Glorieuses. Semaine après semaine, en se trompant parfois mais en apprenant de nos erreurs.

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Le 7 novembre et au-delà

Le 7 novembre est finalement une journée de mobilisation dans tout l’hexagone et nous en sommes ravies. Des organisations comme les Effrontées et le Collectif National pour les Droits des Femmes organisent des rassemblements et il y a aussi un grand nombre de rassemblements organisés par des groupes de citoyennes et citoyens non affiliés. Nous allons continuer à travailler avec les organisations féministe et les syndicats pour poursuivre l’action dans les prochains mois.

Alix Heuer,
Co-fondatrice des Glorieuses

 

Raconter, analyser, avancer.

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