Avec Covet’Chic, Wadia Chaftar fait du luxe responsable

Du luxe responsable. Avec Covet’Chic, leur site de vente en ligne de bijoux et d’accessoires de mode. Wadia Chaftar et sa sœur Ismahane, tentent de donner des valeurs solidaires au luxe. Lancé fin 2012, Covet Chic commence à se faire un nom dans l’univers très fermé de la mode.

Le principe ? Proposer les créations d’une quarantaine de stylistes venus des 4 coins du monde. Surtout, reverser 5% du montant des ventes à une œuvre humanitaire. Et ça marche. Les clientes sont de plus en plus nombreuses à y dénicher des pièces inédites et financer la solidarité !

Quand elle lance Covet’Chic avec sa modeuse de sœur Ismahane, Wadia Chaftar n’est pas familière avec le monde de la mode. Depuis elle s’est rattrapée en lançant son business.

Ismahane et Wadia Chaftar lors de l’événement Le progrès, c’est nous!
(Fondapol, 20 novembre 2013)

Il faut dire qu’elle avait les bagages pour. Diplômée de l’EMLYON, prestigieuse école de commerce, Wadia Chaftar s’y connaît en business plan. « Ma sœur avait la passion de la mode. Je me suis proposée de l’aider », explique t-elle. On est en début 2012 .

De l’idée à l’action

Très vite, les choses prennent forme. A travers un concept simple-proposer une boutique en ligne avec des créateurs du monde entier- le duo de sœur peaufine son idée pendant une année.

« Nous avons travaillé sur l’étude marché mais surtout nous avons franchi le cap décisif, celui de passer de l’idée à la création », note t-elle, amusée. Si la jeune créatrice n’a pas laissé la peur de l’échec freiner son projet, elle le rappelle : «en tant qu’entrepreneures, nous ne sommes pas seules.

Il y a pas mal d’organismes et d’aides pour nous appuyer.» Un optimisme de rigueur tant la route de l’entrepreneuriat est semé d’embûches. Pas étonnant que Wadia s’implique, aujourd’hui, en faveur des jeunes.

Depuis juin 2016, Wadia Chaftar s’investit dans les Entretiens de l’excellence, une association qui soutient la réussite scolaire par l’exemplarité.

Samedi 26 novembre, elle organisait une journée à Reims autour de 437 jeunes collégiens et lycéens sur le campus de Neoma Business School. Parmi les intervenants, le maire de Reims, Arnaud Robinet.

Les Entretiens de l’excellence, Paris 2016

Oser la réussite

Il faut dire que Wadia Chaftar n’en n’est pas à son premier coup d’éclat. Son parcours à lui seule respire le dépassement de soi. Elle grandit à la périphérie de Paris. Mais ses études secondaires, elle les fera dans un lycée dans le très chic 16e arrondissement de Paris.

« Je m’y suis inscrite pour suivre l’enseignement de l’arabe. » L’établissement a un bon niveau à tenir. Alors comme ses camarades, elle travaille dur.

Entourée d’élèves bien décidés à embrasser des carrières d’excellence, elle prend le pli. Mais l’auto-censure est tenace. Qu’a cela ne tienne. « Au fil du temps, je me suis dis « moi aussi, je veux réussir ». Elle se renseigne, alors, sur les différents parcours.

« Après le bac, je suis prise en prépa HEC ». Encore peu consciente de ses capacités, elle préfère rejoindre Assas en fac de droit. « J’y ai obtenu un master en droit des affaires et fiscalité ».La machine est lancée.

« Je décide de passer les concours des grandes écoles de commerces. » Elle rafle la mise. Elle les obtient toutes en dehors des parisiennes…qu’elle n’a pas tentées.

Le monde s’ouvre à elle

Son choix se porte sur l’EMLYON. « J’y ai passé un peu plus de 2 ans ». Un tournant pour la jeune femme. Et des opportunités. « J’ai passé 6 mois à San Francisco en stage dans un cabinet d’avocats. »

Elle partage une colocation avec une jeune Japonaise, devenue « une sœur » confie t-elle. L’appel de l’Asie ne lui résiste pas longtemps. « Je suis partie 6 mois à Taïwan pour faire un MBA. Cette expérience a été enrichissante à tous les niveaux ! », lance t-elle.

L’entrepreneuriat comme fil d’Ariane

A son retour, elle décroche un job de consultante. Pendant 5 ans, elle côtoie le monde des entreprises. Mais de son propre aveu, « je n’étais pas sur la route de l’épanouissement.

Quand tu ne te poses pas les bonnes questions, c’est compliqué ». Ça c’était avant Covet’Chic. « L’entrepreneuriat m’a permis de trouver des réponses à mes interrogations ».

Ismahane et Wadia Chaftar, fondatrices de Covet’Chic

Le fait de créer son entreprise, « c’est à la fois la liberté, la créativité et l’ouverture vers l’autre », estime t-elle. Un triptyque gagnant qui lui a donné des ailes. A peine lancées, les 2 sœurs remportaient le Grand Prix Talents des Cités en 2013.

« Avec ma sœur, on s’est lancées dans la mode sans background. » Un pari audacieux mais qui semble en bonne voie de réussite. « Après avoir repéré des créateurs lors des fashions weeks parisiennes, nous en avons sélectionné une quarantaine pour Covet’Chic». Pour le plus grand bonheur des clientes dont une bonne partie se trouvent à l’étranger.

Nadia Henni-Moulaï