L’islamopsychose: qui sont (vraiment) les victimes?
C’est un livre qui fait peu de bruit. Paradoxal quand on sait que le sujet relève de l’obsession. Dans son dernier ouvrage, Islamopsychose (Fayard) Thomas Guénolé, enseignant à Sciences Po Paris, « tire la sonnette d’alarme ». Selon lui, on a atteint le point culminant de la diabolisation des Français musulmans. Un texte utile mais qui n’évite pas les écueils.
Islamopsychose (Fayard). Le titre, comme son nom l’indique, revient sur les ressorts de l’hystérie collective autour de l’islam. Une hystérie largement fabriquée par les faiseurs d’opinion, politiques et médias de masse.
A travers une analyse fouillée, Thomas Guénolé tente d’alerter sur « cette représentation collective délirante » que la société française se fait de sa minorité musulmane. Un défi à saluer tant la tâche semble considérable.
L’épigraphe d’ouverture, un extrait de Vivre ou mourir ensemble, un morceau de Kerry James, rappeur français engagé, donne le ton. Le livre ne sera pas un énième réquisitoire contre la frange musulmane française.
Cet ouvrage, selon lui, doit permettre de déconstruire les quatre points clés qui nourrissent l’islamopsychose dont l’incompatibilité de l’islam avec la République et le communautarisme supposé des musulmans.
A coup d’arguments factuels et de données scientifiques, Thomas Guénolé apporte des éléments contredisant ainsi divagations et approximations relayées par certains.
Le premier chapitre revient, d’ailleurs, sur la naissance de l’islam. Une façon, aussi, de rappeler que ces connaissances relèvent de la culture générale. Il cite la Charte de Médine, rappelant les principes de l’islam.
Il y balaie avec plus ou moins de précisions les points conflictuels liés au Coran. Il explique, par exemple, comment la fachosphère fait croire à « l’autorisation de la pédophilie » en islam.
Autre point sensible, la place des femmes. Guénolé pointe « l’inégalité de traitement entre les hommes et les femmes contenue dans le Coran ». S’il juge la critique de l’islam « sous l’angle du féminisme » justifiée, il rappelle pour autant qu’elle concerne l’ensemble des monothéismes.
Cette approche offre une distanciation avec le sujet controversé du livre. Une façon d’entrer dans le débat mais surtout de l’apaiser.
Au fil des chapitres, Guénolé déploie ainsi sa démonstration, montrer que la France diabolise les musulmans. Tout y passe. Le cas Gilles Kepel qui use de son assise académique pour nourrir l’islamopsychose ou Manuel Valls, pour qui la peur des musulmans est un tremplin politique.
Incontournable, aussi, le rôle des médias dans ce phénomène. Guénolé les accuse de nourrir les angoisses du public-islamopsychose en tête- garantie pour conserver leurs parts de marché.
Guénolé n’élude pas non plus, l’instrumentalisation de la laïcité rappelant que le texte n’a jamais été « un principe de prohibition du fait religieux dans la population ou dans l’espace public ».
Citant le concept de « néolaïcité » développé par les chercheurs Stéphanie Henette-Vauchez, Marielle Debos et Abdellali Hajjat, il pointe la façon dont l’esprit de la loi est détourné.
Point d’orgue de son analyse, « la théorie de la haine ». Dans ce chapitre, l’enseignant revient sur la longue relation de la France à ses minorités, aux Juifs notamment. Il y est question du moyen-âge mais aussi du zèle employé par les autorités françaises pour les déporter en 1940…
Surtout, Guénolé y développe une « théorie » selon laquelle la France a toujours réservé un traitement spécifique à ses minorités, protestantes, juives autrefois. Musulmanes aujourd’hui.
Si l’ensemble de l’ouvrage propose une grille de lecture claire et nécessaire, il n’évite pas certains écueils de la pensée dominante. A commencer par l’inversement du rapport bourreau/victime.
Si la psychose est une pathologie, ceux qui en souffrent sont des victimes. Or, le choix du titre suggère l’inverse. Il y a les agents de la diabolisation et les vraies victimes, les musulmans.
La question des mœurs, sorte de ligne de démarcation entre les Français « modernes » et « rétrogrades » voire intégristes en est une illustration. Guénolé s’appuie sur la propagation en France du salafisme, « courant réactionnaire » de l’islam pour dérouler son raisonnement.
Comme pour rassurer l’opinion publique, il relève que 70% des Françaises musulmanes nées dans l’islam et non pratiquantes, sont « favorables à un contraceptif avant 18 ans et deux tiers aux relations sexuelles avant le mariage ».
L’enquête menée par l’Ifop révèle le tropisme lié aux enjeux du corps de la femme…musulmane.
L’intégration passerait donc (aussi) par la liberté sexuelle. Soit. Mais c’est surtout le sous-entendu de ce schéma qui interpelle. Pour résumer, si vous vous préservez pour le mariage, vous seriez donc réactionnaire, intégriste, salafistes au sens vallsiste.
Pis, il s’agit de montrer patte blanche. Soyez libéraux/les voire libéré-e-s dans vos mœurs. Vous serez mieux acceptés en tant que Français musulmans.
A ce propos, lire le travail de l’historienne américaine Joan W. Scott. Elle montre bien comment l’émancipation de la femme en France est conditionnée à son émancipation sexuelle. La France portant le libertinage en patrimoine.
Inutile de pointer l’ensemble des faiblesses du livre. A chacun de s’en faire une idée. Reste que Thomas Guénolé a le mérite de produire un texte intellectuellement honnête dans un contexte où la mauvaise foi est de mise.
Double rejet. Pour autant, difficile pour lui de trouver un écho de masse. La dénonciation de l’islamopsychose n’est pas vendeuse. Il contredit le récit voire la construction médiatique de l’islam et de l’islamophobie pour paraphraser Thomas Deltombe. Difficile pour lui donc de rivaliser avec un Zemmour ou un Finkelkraut.
Surtout, le débat est devenu depuis plusieurs années irrationnel. Moult études, analyses, recherches montrent à la fois que « l’islamisation de l’Europe » est un mythe, que les musulmans dans leur immense majorité sont légalistes et respectueux de la laïcité, celle des textes.
Dans les réseaux militants, type PIR, Guénolé n’est pas non plus en odeur de sainteté. En octobre 2015, la Marche pour la dignité et l’égalité, organisée par la Mafed et les réseaux de luttes issus de l’immigration avait réuni les antiracistes dans un long cortège parisien.
Ce tournant marquait une rupture dans l’affirmation autonome des mouvements antiracistes et racisés, provoquant l’ire de nombreuses personnalités type Caroline Fourest. Thomas Guénolé avait clairement boycotté la marche.
En 2016, le clash télévisuel entre l’enseignant et Houria Bouteldja du PIR faisait le buzz sur le net. Tout deux invités à débattre sur le plateau de CSOJ, il l’avait accusée d’être « misogyne, raciste et homophobe ».
Thomas Guénolé à Houria Bouteldja : “Vous êtes… par ce-soir-ou-jamais
Des paroles qui entérinent alors la rupture définitive des antiracistes avec Thomas Guénolé. Dernièrement, l’auteur a annoncé sur twitter participer à la marche contre les violences policières, le 19 mars prochain. Une décision moquée par les antiracistes qui y voient une forme d’opportunisme voire d’usurpation.
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