À Chelles, les enseignants s’organisent contre la fermeture de classes
Un ras-le-bol. Fermeture de classes, manque de personnel… Dans les collèges de la France (périphérique), les enseignants doivent faire face à des classes toujours plus bondées. Rien de nouveau direz vous…
Sauf que le ministre de l’Éducation nationale prône une École de la Confiance. Or, le personnel de l’Éducation nationale, lui, semble avoir perdu toute confiance en son ministère.
À Chelles, le corps professoral s’est réuni, à bout de souffle et de bras pour instruire dans des conditions décentes son public : la jeunesse.
Dans la 1re ville de Seine-et-Marne avec 54311 habitants, une assemblée générale s’est tenue, le 13 février, dans une école primaire. Trois collèges, deux lycées et 10 écoles primaires y étaient représentés.
“On nous supprime une classe aussi. Les moyens se réduisent. On n’est que dans une logique comptable pour les élèves aux besoins spécifiques.”Un directeur d’école dans un quartier favorisé qui se paupérise.
Un directeur d’école explique que les nouvelle normes décidées par le comité départemental de l’éducation nationale seront de 30 en maternelle et de 27.5 en élémentaire. pic.twitter.com/1YRSSYjpcv
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Jean-Riad Kechaou, professeur d’histoire-géographie a participé aux échanges.
Sur Twitter, il retrace les échanges dans la salle. Parmi la centaine de participants, les problèmes soulevés sont préoccupants.
Ils ont des répercutions concrètes et directes sur le travail des enfants. En cause : la réduction des moyens.
À Chelles, grosse AG avec des représentants de 10 écoles, 3 collèges et 2 lycées.
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
La raison: des suppressions de classes et des classes qui seront surchargées l’année prochaine. #EcoleDeLIntolerance pic.twitter.com/TzzGCIRC4E
Une directrice d’une école maternelle parle de maltraitance. Dans son école anciennement ZEP, il y aura plus de 30 élèves par classe, on ne sait pas comment faire. pic.twitter.com/hMLr6eApwn
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Le cas Chelles est loin d’être un cas isolé
Nos confrères de La Montagne rapporte l’inquiétude de ses riverains à la rentrée 2019. Huit classes vont fermer dans des écoles rurales et une devrait ouvrir à Roches en Creuse, dans un article publié le 12 février.
Ainsi, certaines écoles vont se retrouver avec des classes à quatre ou cinq niveaux. Ça n’est pas un problème pour l’inspecteur d’académie : « C’est une façon de fonctionner courante dans la plupart des écoles rurales ».
Même schéma à l’école Lamartine à Bourbourg.
Deux suppressions de classe (l’une en maternelle, l’autre en primaire) ont été annoncées provoquant l’ire des parents. Ils seront au rendez-vous à 8 heures, le 25 février, jour de la rentrée, devant l’établissement.
Le Nord Littoral cite :
« On va manifester le jour de la rentrée des vacances d’hiver, le 25 février. »
Parent d’élève.
Grèves et rassemblements prévus
Parents de Chelles ainsi que les membres de la communauté éducative y sont invités à se mobiliser pour la jeunesse chelloise.
- samedi 16 février de 10h à 12h rassemblement sur le parvis de la mairie,
- mardi 19 février à 18 heures seconde assemblée générale à l’école Docteur Roux,
- jeudi 21 février grève des établissements chellois du 1er et du 2nd degré et rassemblement à 14 heures devant l’inspection Académique de Melun, quai Hyppolite Rossignol.
Lire tout le #Thread sur la première assemblée générale :
300 élèves en situation de handicap à Chelles, une seule personne pour gérer les AVS.
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Maxime, professeur des écoles dans un quartier populaire. ” C’est soit disant le prix à payer pour financer les CP dédoublées. “
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Une professeur de maternelle :
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
“On a plus de RASED, plus de médecin scolaire, un psychologue que l’on voit rarement, c’est dur de monter un dossier MDPH. On nous parle d’#EcoleDeLaConfiance ???
La coupe est pleine quand on voit toit ce que l’on a pas pu faire ! “
Un directeur d’école dans un quartier favorisé qui se paupérise :
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
“On nous supprime une classe aussi. Les moyens se réduisent. On est que dans une logique comptable pour les élèves aux besoins spécifiques. “
Une parent d’élève s’inquiète énormément. Une fermeture de classe dans l’école de ses enfants alors qu’il y a un boom démographique. ” On sent nos enseignants resignés. On est déterminés pour les actions à venir. “
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Une déléguée syndicale explique ce qui a été dit à la CDEN.
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
” Il faut que les enseignants se remettent en cause. C’est pas normale de ne pas pouvoir apprendre des choses à 29 élèves. Il faut que l’on innove.”
Une professeur des écoles parle de la violence de la hiérarchie qui n’écoute pas et qui nous renvoie que l’on est des incapables.
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Un délégué syndical dans un autre collègue explique que la dotation horaire globale de son établissement est en forte baisse. 50 élèves en plus et une suppression de classe malgré tout. ” Nos 7 classes de 6e vont devenir 6 classes de 5e….”
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Un professeur de maths dans un collège. ” Notre collège ne peut pas pas accueillir autant de classes. 34 classes avec un demi prof d’infirmière ou d’assistante sociale.”
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Une déléguée syndicale explique qu’il faut un 5e collège à Chelles qui sera tout de suite rempli à sa livraison. ” Il y a un boom démographique. Leur solution est de mettre plus d’élèves dans les classes et de mettre des préfabriqués….”
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Au lycée Jehans de Chelles, un professeur explique: ” On est pour l’instant épargné avec le réforme du lycée. On ne perd qu’un poste. Mais on ne sait pas comment on va faire les dedoublements.”
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Il poursuit : ” cette réforme à son terme avec les quotas par classe a pour objectif aussi d’économiser des heures. “
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Les filières générales disparaissent au profit d’enseignement de spécialité. Au nombre de 12. Dès la fin de la seconde, l’élève devra savoir ce qu’il veut faire après le BAC afin de mettre en place une stratégie pour Parcours Sup.
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Une mère d’élève enseignante en lycée pro: ” On va fusionner des filières en seconde pro. On a aussi de grosses suppressions de postes, 150 sur l’académie de Créteil, car on va enseigner d’autres matières ce qui va économiser des postes. “
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Une documentaliste stagiaire en lycée : ” On va réformer la formation des professeurs. L’admissibilité se fera en L3 et l’ admission en M2. Les stagiaires en M1 auront un 1/3 temps payé 400 euros par mois et un 2/3 temps en M2 pour 900 euros ! “
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
Voilà le triste tableau de la plus grande ville du 77. Une ville pourtant dynamique en pleine croissance. La jeunesse est elle la priorité de notre gouvernement ?
— J-R Kechaou (@jiairk) 13 février 2019
La lutte commence à Chelles. Des actions sont à venir. Grève des enseignants, blocage des parents !
En colère
Je trouve ça vraiment bien que les parents d’élèves se mobilisent. Maintenant, il y a de nombreux problèmes au sein du lycée Jehan de Chelles, et notamment à cause du proviseur. Ce serait bien que les parents fassent remonter les problèmes qu’ils rencontrent auprès du Rectorat.
Report