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“Pourquoi, j’irai voter Benoît Hamon” par Nadia Sweeny.

Manuel Valls et ses comparses, bien déçus du résultat du premier tour de la primaire socialiste – visiblement entachée de quelques irrégularités – se sont lancés dans un véritable « hamon bashing » en employant des termes utilisés par l’extrême droite : « candidat des frères musulmans » ou encore « islamo-gauchiste » : des termes indignes d’un candidat qui se prétend « de gauche ».

Journaliste-auteure

Nadia Sweeny (Photo Margot Pillette-Coicaud)

Une fois de plus, se sont les musulmans et l’islam qui sont utilisés à des fins électoralistes. On connaissait la définition de Manuel Valls de la laïcité : dure et excluante au nom de laquelle il avait d’ailleurs soutenu les maires qui avaient produit des arrêtés « anti-burkini » cet été.

Arrêtés condamnés par le Conseil d’état. On a vu la manière dont il considère les femmes qui font le choix de porter le voile, l’image qu’il en a, le spectre qu’il voit derrière elles… soit.

Manuel Valls a le droit d’avoir sa définition de la laïcité, sa vision des choses et nous sommes tous en droit d’en débattre, comme il est possible de débattre de la manière de permettre l’organisation de la pratique de l’islam en France, de son financement, de la question du salafisme, de la lutte contre la radicalisation etc…

Mais ces débats méritent une attention réelle, de l’expertise et de la sérénité. Ils doivent avoir lieu dans le but de nous faire avancer, ensemble, pour le bien de tous, vers une société égalitaire et protectrice des libertés de chacun : des valeurs portées par la gauche.

La tactique électoraliste de l’ancien premier ministre qui consiste à descendre un candidat en le définissant, par presse interposée, avec des termes insultants et suspicieux, jetant sur lui le doute d’une pseudo accointance avec des islamistes-radicaux, agitant la peur du terrorisme au regard de ce que le pays a traversé ces dernières années, est absolument malhonnête et odieux. Indigne d’un homme qui prétend concourir à la place de chef de l’état, et de la mesure que cela doit imposer.

Benoît Hamon déplore les attaques de l’extrême droite, le 24 janvier

Lui et ses comparses balancent dans l’espace médiatique des mots empruntés à la fachosphère, dans une hystérisation inqualifiable, par simple peur de perdre la primaire ; pour satisfaire les ambitions obsessionnelles d’un homme en mal de reconnaissance électorale ! Mais pour qui se prennent-ils ?

Malgré le fait que je ne m’étais pas déplacée pour le premier tour, considérant le système de la primaire occulte, car non encadré par la loi, je me déplacerai dimanche prochain pour voter Benoit Hamon, dans le but d’éjecter Manuel Valls de la présidentielle et, je l’espère, de la gauche, dont il ne porte visiblement pas les valeurs. 

Nadia Sweeny

 

 

Raconter, analyser, avancer.

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