La Macron-mania… ou pas ? Kamel Djellal, militant associatif depuis plus de quinze ans dans les quartiers populaires nous explique pourquoi il ira probablement voter pour le candidat Emmanuel Macron à cette présidentielle 2017. Interview.

À ce jour, vous comptez rejoindre Emmanuel Macron pour la présidentielle. Expliquez-nous pourquoi ce choix?

Kamel Djellal: Pour l’heure, je ne soutiens aucun des candidats.

À mes yeux, à défaut d’avoir des candidats de conviction il n’y a que des candidats de séduction.

Mon choix sera donc stratégique dès le 1er tour.

Tout le monde s’accorde à dire que la gauche n’a aucune chance d’être au second tour. Ce ne sera pas une question de programme ou projet politique.

La raison est que la multiplication de leurs candidatures mènera inéluctablement à leur défaite.

Il faudra néanmoins faire un choix et l’urgence étant barrages aux candidats les plus dangereux, à savoir Francois Fillon et Marine le Pen. Dans ce contexte, Emmanuel Macron reste le candidat du vote utile.

Son non-positionnement (ni à droite, ni à gauche) a t-il reçu un écho auprès de vous et pourquoi?

K. D. : Effectivement, voilà des années que je défends l’idée de sortir du clivage gauche-droite. Avec le Collectif Citoyens, nous sommes engagés localement à réfléchir sur une méthode et des stratégies politiques similaires.

Le mouvement “En Marche” suscite beaucoup d’engouement dans nos réseaux, plusieurs acteurs politiques que nous avons soutenus lors des dernières élections municipales et régionales ont fait le choix de le rejoindre. Cela n’est pas étonnant, car il partage la même école politique.

Nous défendons une politique du pragmatisme et nous dénonçons le sectarisme et le dogmatisme des partis traditionnels.

Nous sommes plus proche du Mouvement “En Marche” que de la personnalité d’Emmanuel Macron.

Il y a d’un côté le renouveau politique incarné par son Mouvement et la personnalité d’Emmanuel Macron qui n’a rien d’un candidat anti-système.

Sur quels points concrets attendez-vous Macron? 

K. D. : J’attends Emmanuel Macron sur la politique international, les enjeux climatiques, les guerres énergétiques ainsi que leurs conséquences.

Je partage certaines mesures à savoir :  l’éducation, le droit à l’allocation chômage pour les auto-entrepreneurs et pour les salariés démissionnaire, l’âge légal du départ à la retraite ainsi que la modulation du temps de travail tout en conservant la durée légale des 35 heures.

Y a-t-il des choses qui vous réfrènent à l’idée de le rejoindre? Pourquoi?

K. D. : Oui. D’une part, je m’interroge beaucoup sur les nombreux ralliements politiques. Ils s’éloignent de l’idée que je me fais d’un mouvement qui souhaite incarner un renouveau.

D’autre part, je m’interroge également sur le soutien d’intellectuels, de philosophes et d’économistes à l’image d’un Bernard-Henri Lévy, d’un Jacques Attali et bien d’autres, qui influeront fatalement les orientations et la ligne politique au niveau national et international.

Propos recueillis par Nadia Henni-Moulaï

Melting Book vous donne rendez-vous demain, 06 avril 2017. À découvrir : la tribune d’Annouar Sassi et pourquoi, lui aussi, compte voter pour Emmanuel Macron.