Khady Ndoye, LaPolyglotte
Franco-sénégalaise, Khady Ndoye parle couramment le mandarin. Et l’anglais, et l’espagnol…et le wolof, et le portugais… Cette globetrotteuse, qui baigne dans l’univers des langues, rêve depuis toute petite, de cumuler les idiomes. C’est plutôt bien engagé. #Portrait MeltingBook
Le bac en poche, Khady Ndoye se tourne, naturellement, vers une licence en Langues Etrangères Appliquées (LEA). Son premier stage, elle le passera au Mexique, en 2008. Elle poursuit avec un master en commerce international, puis un second master E-business à ESG, à Paris.
Impatiente de parcourir de nouvelles terres, Khady intègre le monde du travail en Chine. Elle a tout juste 22 ans. Une expérience en amène une autre. En 2013, la jeune femme pose ses valises à Toronto, au Canada.
Son objectif premier ? “Je voulais devenir totalement fluent en anglais. La maîtrise professionnelle de cette langue est très importante et j’ai choisi Toronto car c’est une terre multiculturelle. C’est la 2e ville la plus cosmopolite après New York,” explique-t-elle. Résultat : à 30 ans, elle a parcouru une trentaine de pays. L’un d’eux : le Guatemala.
Visibiliser les langues africaines via le web
Khady occupe aujourd’hui le poste d’Educator, Digital Strategist Consultant. Un poste qui ne trouve pas vraiment d’équivalent en France. Elle travaille en collaboration avec des organes gouvernementaux et des ONG. Le but ? Mettre en lumière l’apprentissage des langues africaines.
Cela passe par l’utilisation des outils du numérique que Khady maîtrise, et ce au clavier multilingue. Pour partager sa passion, Khady crée son site LaPolyglotte, en 2015, une plateforme innovante et créative dédiée à l’apprentissage des langues africaines des quatre coins du continent :
“Je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas beaucoup d’informations sur internet à ce sujet. Devant l’engouement des internautes, j’ai décidé de développer mon projet.”
Elle organise, désormais, régulièrement des conférences dans le monde. La dernière : au Sénégal, en novembre 2017, sur le thème de l’éducation : Littératie visuelle : booster l’apprentissage à l’école via la langue maternelle.”
Son engagement : “offrir à la diaspora, à la jeunesse africaine et aux africanophiles, des outils dynamiques et créatifs à la découverte des richesses culturelles dont abonde le berceau de l’humanité.
Avec plus de 3000 langues répertoriées sur le continent, autant de diversité à découvrir, LaPolyglotte propose de réaliser une immersion linguistique africaine alliant tradition et modernité,” détaille Khady sur son site.
Des professionnels la contactent pour sa double casquette : les langues et l’e-business
Cette année sera “focus sur la création de contenus”. “Je commence à acquérir de la crédibilité, je vais maintenant booster l’audience et la visibilité via les réseaux sociaux,” explique Khady.
Aînée d’une fratrie de six enfants, Khady essaye de revenir au moins une fois par an en France. Même si sa famille lui manque, Khady ne se revoit pas revenir en France.
“Le climat est trop tendu pour moi. Je sais qu’ici je peux faire ce que je veux. Je peux m’habiller comme je veux. Je ne peux pas revenir dans un contexte : ajouter des obstacles, ça ne m’encourage pas à revenir”. Comme elle, de plus en plus de Français tentent l’aventure anglophone.
Ici, lors de sa conférence à New York, elle explique à l’audience comment trouver une information plus facilement sur les langues africaines en ligne :
“Je suis une femme noire d’origine africaine, et je n’ai pas peur de le montrer. La France n’est pas prête. Je me sens plus canadienne car ici mon projet a été bien accueilli. Je me reconnais davantage dans le modèle multiculturel ici, alors qu’en France nous sommes dans un modèle d’assimilation. Je me sens plus à l’aise dans un système où l’on accepte plus la diversité.”
“Les gens apprécient les contenus de qualité, disponibles en plusieurs langues. “C’est cette richesse là que les gens recherchent aussi. La multilangue et la diversité plaisent énormément : la traduction n’est pas littéraire, elle s’ancre dans un contexte concret, des professionnels viennent aussi consulter pour avoir davantage d’informations.”
Tout ce que j’ai fait ici à Toronto, je n’aurais jamais pu le faire en France : on ne m’aurait pas ouvert autant de portes. J’aime cette liberté de créer, cette liberté de faire. Il y a au Canada, un profond respect de la différence. Bien sûr, j’aime la France. Mais j’y ai été bloquée dans mon épanouissement”, déplore-t-elle.
Workshops, consulting & speaker TEDx
Sera bientôt diffusée sa conférence TEDx : “The Chocolate Girl.” Elle y raconte l’histoire d’une petite fille : Khadija Bent Abdullah. Elle suit un périple. : plus elle apprend des langues différentes, plus les gens se connectent avec elle et plus ils partagent les uns avec les autres. Un parcours qui ne manque pas de rappeler celui de Khady.
En filigrane de son récit, une question : pourquoi la surnomme-t-on : “The Chocolate Girl” ? Car elle est noire ? Car elle aime le chocolat ? Non, mais parce qu’elle a le même pouvoir que le chocolat.
Celui de libérer la sérotonine et délivrer du bonheur aux gens. À l’image de Khady Ndoye, une femme qui a ce pouvoir optimistic. Une bouffée d’air frais… canadien.
Sarah Hamdi
Son site : www.lapolyglotte.com
Chzntal Ragaven
J’ai rencontre un enant armenien de 10 ans qui parle armenien, russe, quelques notions de kurde, anglais tres bien, arabe et francais bien.L’arabe, il l’a appris avec les enfants syriens, migrants comme lui.
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Chantal Ragaven
J’ai rencontre un enant armenien de 10 ans qui parle armenien, russe, quelques notions de kurde, anglais tres bien, arabe et francais bien.L’arabe, il l’a appris avec les enfants syriens, migrants comme lui.
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