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“Les femmes subissent des violences lors des manifestations et à travers les réseaux sociaux”

[#Reportage]

Un collectif d’associations féministes s’est réunit à Paris, vendredi 12 avril 2019 en solidarité au peuple algérien pour dénoncer les répressions et l’iniquité femme/homme.



À la Grande poste d’Alger, quatre militantes du RAJ (Rassemblement action jeunesse) et du MDS (Mouvement démocratique et social) ont été interpellées, le 13 avril 2019.


“Elles ont subi une fouille corporelle outrageant leur intimité, dans un commissariat de Baraki. Nous saluons le courage de ces femmes d’avoir témoigné de cet outrage. Nous dénonçons avec force ces pratiques humiliantes, attentatoires à la dignité des personnes”.

APEL-Égalité

De droite à gauche : Mina Kaci (écharpe bleu turquoise, journaliste à L’Humanité), Sanhadja Akrouf (militante ACDA), Suzy (militante), Myassa Messaoudi (porte-parole d’APEL-Egalité), Zahra Agsous (militante).



Dans toute l’Algérie, la répression et les arrestations de militants.e.s se multiplient se sont multipliées ces derniers jours, dénonce le collectif de lutte pour les libertés.

Pourtant, depuis le début du soulèvement contre un 5e mandat du président Bouteflika, les manifestant.e.s se sont montrés largement et majoritairement pacifique. Un engouement marqué par le slogan : « silmiya, silmiya » (« pacifique, pacifique »).


Intimidation

Pourtant, ces dernières semaines, des organisations de la société civile algérienne ont relevé un “raidissement de la police” face aux manifestations, après les quelques heurts en fin de cortège la veille, lors du rassemblement du samedi 13 avril 2019.


Alger, lors de la manifestation du 12 avril 2019. © FAROUK BATICHE / ANADOLU AGENCY


C’est notamment le cas de l’association APEL-Égalité. La structure dénonce tout particulièrement les répressions à l’égard des femmes. Elle note :

“Les femmes subissent en outre des agressions et des incitations à la violence lors des manifestations et à travers les réseaux sociaux.”

APEL-Égalité


Par delà les débats, tous ont dénoncé les pratiques dont la visée est claire : décourager les femmes de manifester alors qu’elles participent activement au mouvement depuis ces débuts le 22 février.

Échange dans le public.

Les échanges ont été constructifs lors de l’assemblée générale, avec un public (féminin et masculin) venu défendre les libertés et l’État de droit.

Code de la famille : sa suppression fait-elle l’unanimité ?

▶️ Cliquez sur le player pour écouter l’intervention.🖱

Échange entre le public masculin et le public féminin.


Myassa Messaoudi, porte-parole d’APEL-Egalité

Omar Bouraba



“Le Code de la famille est le reflet politique de l’inégalité entre les femmes et les hommes en Algérie.”



Omar Bouraba



Au centre des échanges, le Code de la famille qui regroupe les règles qui déterminent les relations familiales en Algérie. Ce texte a été adopté en juin 1984. Dès sa promulgation, il a été fustigé par les mouvements féministes et les partis de gauche.

En cause : le manque d’équité entre les sexes. Ils dénoncent tout particulièrement les conditions de vie imposées aux femmes, notamment au sujet du mariage, du divorce ou encore, de la tutelle des enfants.



Paris, le 07 mars 2019. Portrait de Nadja Makhlouf © crédit photo Augustin Legall

Pour ces photographies et ces enregistrements sonores, la rédaction remercie sa contributrice Nadja Makhlouf, photographe et réalisatrice algérienne. Elle expose ses photos depuis maintenant six ans entre la France, L’Algérie et l’étranger. Son travail interroge les différents aspects de la mémoire, de l’histoire, de la société et notamment le statut des femmes algériennes. Sa dernière oeuvre « De l’invisible au visible: Moudjahidate, femmes combattantes» viens de faire l’objet d’une exposition au Musée du Quai Branly  – Jacques Chirac, en Mars 2019.

Pour découvrir son Instagram, c’est ici.

Rédactrice en chef de MeltingBook, formatrice éducation aux médias, digital & dangers du web

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