“‘Moi Grosse’ va faire du bien à beaucoup de monde”
[#3 questions à]
“Se libérer pour que la société suive.” L’adaptation de l’ouvrage On ne naît pas grosse, de Gabrielle Deydier (Ed. Gouttes d’Or) sera diffusé mercredi 15 mai, à 21h, sur France 2. Ce biopic dresse un constat de ce qu’est la grossophobie dans notre société. Trois questions à l’auteure du livre, diplômée en cinéma et sciences politiques.
S.H : Quel message souhaitez-vous faire passer aux téléspectateurs qui verront le film ?
Gabrielle Deydier : Je suis l’auteure du livre, mais je n’ai pas écrit le scénario ni réalisé le film. Ce que je peux dire, c’est que “Moi, grosse” est une libre adaptation de mon essai journalistique On ne naît pas grosse.
Ce film n’est pas un biopic, mais les propos tenus sont les miens et certains épisodes de la vie de Raphaëlle aussi.
Ce téléfilm montre à la fois ce qu’il y a derrière les bourrelets de Raphaëlle, mais il montre comment son corps est une réaction au monde qui l’entoure (famille, travail etc.).
Moi je veux que ce film soit vu à la fois comme un constat de ce qu’est la grossophobie en France, et comme une bouffée d’air frais émancipatrice. Pour moi, le message c’est qu’il faut se libérer, s’émanciper pour que la société suive.
S.H. : Qu’est-ce qui a motivé l’adaptation de votre ouvrage en film ?
G.D. : Moi je n’ai rien adapté, j’ai seulement cédé mes droits pour une adaptation. Il a toujours été clair que ce serait une adaptation libre, seulement j’avais deux exigences : le refus qu’elle s’appelle Gabrielle, et le refus que l’héroïne maigrisse pour trouver son salut.
L’intérêt d’une adaptation télé, c’est l’audience que je n’ai pas avec mon livre. L’intérêt c’est que la thématique touche un public large qui n’aurait pas lu mon livre ou qui ne saurait même pas qu’il existe.
Dès le départ, j’ai voulu traiter de la grossophobie sous forme de cycle de réflexion et décliner mon thème sous tous les supports : télévision, BD, théâtre etc.
S.H. : Quels sont les retours que vous avez des publics qui ont déjà vu l’adaptation ?
G.D. : Il y a le même engouement dans la presse pour le téléfilm que lors de la sortie de mon livre et ça, ça fait du bien !
Je n’ai eu que des retours positifs. Après, il y aura toujours des gens pour ne voir dans le film que des imperfections, et il y aura aussi ce qui verront et comprendront ce que le film apporte et sans prétention aucune, je pense que le film va faire du bien à beaucoup de monde !
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