Pitcher en anglais, un jeu d’enfant avec la King Talent academy
Prodiguer l’art de la prise de parole en public en français et en anglais. C’est une mission clé de la “King Talent Academy” pour préparer la génération Z au monde du travail. Cela se passe à Reims. Découverte.
“On a constaté que les élèves ne savaient pas se vendre. Ils sous-estiment les effets de la prise de parole. Il y a parler pour convaincre, dissuader, etc. La nouvelle génération est pleine de bonnes idées. Seulement, exprimer clairement ses idées reste un exercice très difficile et cela peut être une entrave pour eux”, explique Jaouida Moulaï, professeure d’anglais à Rethel, dans les Ardennes, et formatrice à la “King Talent Academy”.
Travailler l’art de l’éloquence
Le programme présente deux volets : former aux métiers du numérique et apprendre l’art de l’éloquence (en anglais comme en français). Portée par le Campus des Savoirs, la « King Talent Academy » mêle développement personnel et apprentissage du code.
Ces séances de coaching sont ouvertes à tous et se déroulent les samedis, à Reims. “On reçoit principalement des jeunes de la 6e aux études supérieures. Ils veulent être capable de s’exprimer en anglais. Notre objectif est de les aider à prendre confiance en eux. Les aider aussi à devenir demain des professionnels qui sauront présenter un projet”, précise la formatrice, Jaouida Moulaï.
Devenir fluent, en français et en anglais, représente un véritable challenge pour eux.“Nous partons du principe que chaque individu a un talent dissimulé, inexploité ou méconnu. Notre rôle est de les aider à en être conscient et à le valoriser”. Les élèves ne comprennent pas l’intérêt ou l’enjeu d’étudier une matière… Ils subissent d’une certaine façon les cours imposés. Pour eux, c’est un concept abstrait. Nous nous efforçons de leur faire comprendre que communiquer, c’est un art !” explique la formatrice.
Alors, do you speak english, ou pas ?
Un tremplin pour ces jeunes talents investis, dans un contexte où les Français peinent à s’approprier l’apprentissage et l’usage des langues étrangères.
Pour l’enseignante, les freins sont aussi culturels que pédagogiques. “En France, on ne donne pas une assez grande place à l’oral. J’ai enseigné en Angleterre et, là-bas, les jeunes s’habituent à prendre la parole dès le plus jeune âge car l’oral est un pan du système scolaire anglo-saxon.”
Dans le domaine, la France fait pâle figure. Elle se place en 32e place mondiale pour son niveau de maîtrise de la langue anglaise, selon l’Indice annuel publié par EF (Education First, en novembre 2017). Soit l’avant-dernière place en Europe…
Surmonter le regard des autres
Le constat est frappant dans le monde de l’entreprise. Certains professionnels ne se mettent (vraiment) à l’anglais que lorsqu’ils sont au pied du mur. Des courriels simples et échanges rapides passent encore. Mais, que dire de la maîtrise des termes techniques et des longues conversations ?
La solution : anticiper et pratiquer.
Ateliers de clown-thérapie, mises en scènes théâtrale, jeux de rôles… À KTA, tous les moyens sont bons pour apprendre à surmonter le regard des autres, acquérir une véritable aisance. Et in fine, répondre à la demande de ces ados : “J’ai des idées, mais je ne sais pas les exprimer.”
Par Sarah Hamdi
Et les élèves, qu’en pensent-ils ?
Agnès DAYAWA ( élève en Terminale S) : « le Pitch » m’apporte une meilleure confiance en moi, surtout à l’oral. Ça m’apporte aussi un plus au-delà de la sphère scolaire (par exemple, lors d’entretien pour les Grandes Écoles). Il y a une bonne ambiance grâce à notre prof qui sait nous mettre à l’aise et créer une belle cohésion. Il y a une solidarité entre nous et on est aussi à l’écoute des autres. Je le recommande, car c’est utile puisqu’en cours, on nous apprend pas cela.
Chloé Brossard (élève en 1re S) : Je me suis inscrite à la KTA pour assister aux cours de « Pitch » car je suis de nature timide et j’ai compris que ces ateliers ne pourraient que m’aider. Parler en public m’est très difficile et depuis ces cours, je me sens plus à l’aise car les cours sont dynamiques, intéressants, avec une prof à l’écoute qui rigole avec nous et nous met à l’aise. En plus, on fait de belles rencontres avec des élèves d’autres lycées de la ville !
Clément Gabriel (élève en terminale bac pro graphisme) : La KTA est une opportunité exceptionnelle de pouvoir exprimer notre créativité ou nos idées. Durant les séances, on nous apprend des valeurs mais aussi des méthodes et savoirs indispensables je trouve (choses qu’on nous apprend pas en cours traditionnels) en plus l’ambiance au Campus est différente par rapport au lycée, on travaille sans s’en rendre compte et dans de bonnes conditions.