“Je suis pour le Frexit !”, par Nadir Kahia
“Je suis pour un Frexit!” Au lendemain du déclenchement officiel du Brexit, Nadir Kahia, président de l’association Banlieue Plus et Nos quartiers, prône lui aussi une sortie de l’Union européenne pour la France. Arguments à l’appui.
Je suis pour la sortie de la France de l’Union européenne telle qu’elle fonctionne aujourd’hui en substance.
Nous subissons l’Europe et ses incohérences plus que nous gagnons dans ses promesses d’une vie meilleure avec un pouvoir d’achat plus élevé !
Nous supportons sa non homogénéité en permanence, son aveuglement sur cette somme de pays incapables économiquement de s’élever avec le même rythme et les mêmes répercutions.
Preuve en est, nous sommes avec l’Allemagne les membres fondateurs de l’Union européenne, et pourtant nos agriculteurs meurent à petit feu.
Le taux de suicide chez eux est l’un des plus élevé d’Europe. Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France.
Face à la concurrence des pays de l’Union, Espagne ou Pologne qui ne disposent pas des mêmes règles de production (salaires bas, législation plus souple…), les Français sont pris dans un goulot d’étranglement.
De leur côté, les industries françaises se délocalisent atteignant un seuil préoccupant. Avec 9,7% de taux de chômage, la France enregistre le chiffre le plus élevé de la zone.
Les travailleurs de l’Union européenne imposent, par exemple, une concurrence déloyale notamment dans le BTP et le transport routier en particulier.
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Nous avons la même monnaie et des pouvoirs d’achats différents, des salaires nettement disparates ce qui entraîne des inégalités insupportables.
La France est le deuxième pays donateur à l’UE après l’Allemagne avec 19,6 milliards d’euros pour ne récupérer que 13,1 milliard d’euros. Ce qui donne un manque à récupérer de 6,5 milliards, et qui sont donc reversés à d’autres pays.
Il y a aussi l’aspect géopolitique qui nous rappelle qu’il y a des divergences stratégiques au sein des membres de l’UE lors d’interventions militaires sur des fronts généralement ouverts par les USA ou très souvent la France se retrouve seule à intervenir (Libye, Mali, etc.). Et donc cette filiation à l’impérialisme de l’oncle Sam, qu’une très grande majorité de Français rejette de plus en plus.
Il faut souligner que d’un point de vue législatif nous sommes soumis à l’approbation du parlement européen vis-à-vis des lois et des décrets que nous votons au parlement français, ce qui rend difficile les débats et les projections franco-françaises.
Notre souveraineté économique, politique et sociale sera tout à fait possible, car elle existe déjà au sein même de l’Europe avec des pays comme la Suisse, le Luxembourg, l’Angleterre et d’autres qui vivent complètement libre tout en ayant des accords d’échanges économiques et une vraie politique libérale et progressiste.
Si nous revenons à notre monnaie nationale (le franc) cela provoquerait une dévaluation certaine, mais non insurmontable, comme l’Islande ou l’Argentine ont pu le démontrer par le passé.
Sortir de l’Union européenne permettrait de retrouver une autonomie intellectuelle, philosophique réelle qui aiderait à mener à bien une politique favorisant le savoir faire français, par la mise en valeur de nos produits, de nos régions, nos talents en consommant mieux et avec une maitrise réelle de la production jusqu’à la consommation.
Tout en conservant les milliers d’accords qui nous lient historiquement aux autres pays de l’Union européenne.
Nadir Kahia
Président de Banlieue Plus et Nos quartiers, Nadir Kahia est un militant actif des quartiers populaires. Il mène différents projets dont des maraudes à destination des populations précaires ou encore des ateliers d’écriture.