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Toutes des salopes ? Par Assia Benziane

Assia Benziane est maire-adjointe à l’égalité et aux droits des femmes à Fontenay-sous-Bois. Elle revient sur le titre du site d’information Atlantico qualifiant Marlène Schiappa de “Reine des salopes”.

Le 9 juillet, Atlantico a publié un article à l’encontre de Marlène Schiappa, actuelle Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes la soupçonnant d’avoir écrit, sous pseudonyme, un livre érotique… Le surtitre la qualifiait de « reine des salopes ». Ce qui a provoqué un véritable tollé en France et une marche arrière de la rédaction d’Atlantico et des excuses de l’auteur.

Pour rappel, le cabinet de la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes a nié formellement qu’elle en était l’auteure, mais cette histoire nous rappelle que l’escalade du sexisme et la mysogonie ont de beaux jours devant eux.

 red backdropsAu-delà de Marlène Schiappa, cet article a été un véritable électrochoc, cela a mis en lumière la réelle difficulté qu’ont les femmes, en France de parler librement de tous les sujets, et particulièrement de sexualité.

Elles sont vite cataloguées de filles faciles, de salopes ou de putes. Malheur à celles qui voudraient avoir plusieurs amants… Il y aura toujours le poids de la société qui pèsera et jugera une femme alors qu’un homme n’aura pas le même traitement et cela pose problème.

Il y a deux mois, on apprenait que le Premier ministre Edouard Philippe écrivait des romans avec un héros plutôt macho, on en a parlé (surtout les féministes) mais cela n’a pas posé beaucoup de soucis dans les rédactions…

À celles et ceux qui pensent que les femmes dans le milieu politique sont épargnées, je voudrais leur dire qu’ils se trompent.
Souvenez-vous, en 2012 Cécile Duflot, ministre, faisait les frais de la misogynie au sein même de l’Assemblée Nationale, les députés l’ont hué car elle portait une robe….oui oui une robe…

Un autre député avait imité le cri d’une poule pour se moquer d’une collègue qui prenait la parole

“Nous battre pour être prises au sérieux”

En politique, les femmes sont toujours coupables d’être des femmes. On scrute leur tenue et leur vie privée, rappelez-vous de la grossesse de Rachida Dati: se demander qui était le père de son enfant faisait partie des discussions entre collègues.

Le plus dangereux, c’est que le sexisme est protégé dans les plus hautes instances, récemment Meyer Habib, député, faisait quelques confidences au journaliste du Quotidien, à la question : “à côté de qui vous aimeriez être assis (une préférence)?”

Il a répondu sourire aux lèvres : “une jolie fille”. Ce sujet est pris à la légère, il est bon de rappeler que le machisme, le sexisme et la misogynie sont les premières marches aux violences faites aux femmes : alors oui, les droits des femmes sont acquis pour la plupart, nous pouvons ouvrir seule un compte en banque, nous pouvons voter, travailler, voyager seule, conduire, mais nous devrons encore nous battre pour ne plus être prise pour des objets sexuels et pour être prises au sérieux !

Assia Benziane

Maire-adjointe à l’égalité et aux droits des femmes à Fontenay-sous-Bois

Raconter, analyser, avancer.

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