V. Geisser : “Face au terrorisme, les musulmans réagissent d’abord en tant que citoyens”
#France
Peut-on reprocher aux Français musulmans de garder le silence face au terrorisme ? Vincent Geisser, co-auteur de Musulmans de France. La Grande épreuve, répond à cette question dans une enquête inédite, loin des idées reçues. Aux côtés de Kahina Smaïl, spécialiste du fait religieux, et Oméro Marongiu-Perria, sociologue et expert de l’islam français, il livre une enquête inédite sur les musulmans dans une France encore sidérée suite aux attentats de 2015.
À contre-courant des théories répandues dans l’opinion française, qui pointent le silence présumé de ces populations après Charlie ou le Bataclan, les auteurs s’intéressent à la mobilisation des musulmans, sur le terrain.
Sans défendre non plus « une mobilisation musulmane massive », l’enquête rétablit les faits tout en décortiquant les enjeux qui se posent à la France post-2015.
Face à une forme d’essentialisation des musulmans qui les prive du statut de citoyen français, ce travail vient rappeler quelques fondamentaux. À commencer par la palette des réactions constatées au lendemain des actes terroristes. « Elles reflètent le large spectre de la société française », explique Vincent Geisser. « Classe d’âge, sexe, milieu social, tous réagissent au prisme de leur statut ».
Devant « la volonté d’uniformiser le positionnement des musulmans face au terrorisme », cette étude déconstruit les idées préconçues à leur égard. Les auteurs apportent de la nuance là où la binarité prime. C’est d’ailleurs le point fort de l’ouvrage, qui en finit avec l’idée d’une armée de l’ombre, ces musulmans qui agiraient comme « un seul homme ».
Rôle et positionnement des instances représentatives, des mosquées locales, des leaders religieux ou d’opinion, des croyants ordinaires, le travail initié par les sociologues permet d’entrevoir toute la complexité du sujet, évitant la tentation répandue de la caricature.
N.H-M : Comment écrire sur les musulmans de France alors qu’il n’y a pas vraiment de communauté homogène ?
Vincent Geisser : Du point de vue de la méthode, notre enquête s’appuie sur les témoignages et les analyses de personnes qui se présentent comme étant de confession musulmane dans l’espace public. Nous prenons les gens au mot et nous respectons leur forme d’autoprésentation
Nous avons, avec les auteurs, considéré uniquement la parole musulmane telle qu’elle était assumée par les acteurs en réaction au contexte terroriste. Il ne s’agit pas pour nous d’imposer une nouvelle catégorie qui viendrait islamiser les personnes et leur dire comment les Arabes, les musulmans réagissent au terrorisme.
Ensuite, conformément à un certain nombre de recherches et de rapports qui ont été faits, il nous importait de rendre compte de l’existence d’une parole musulmane plurielle. Nous avons rencontré des jeunes gens, des personnes de l’élite, des élus de la République qui s’assument aussi en tant que croyants. Nous avons voulu montrer des points de vue diversifiés sur une question qui préoccupe tous les Français.
N.H-M : Que révèle justement cette parole plurielle ?
V.G. : Nous avons noté des analyses différentes, par rapport à la foi mais aussi tout simplement par rapport à leur francité. Ce livre montre que les musulmans, confrontés au terrorisme, réagissent d’abord en tant que citoyens français et même en tant qu’individus ordinaires confrontés à la violence et l’horreur.
N’oublions pas que de nombreuses victimes sont issues de familles musulmanes qui s’assument. Le cas de Hanane Chahiri, femme voilée, qui perd sa mère, elle-même voilée, première victime de l’attentat de Nice, est un symbole fort. Tous les Français ont été touchés par la vague terroriste, musulmans y compris.
N.H-M : Que ce soit en Grande-Bretagne ou en France, le mouvement #NotInMyName a été interprété comme une injonction lancée aux musulmans de condamner publiquement des actes terroristes. Que révèle, selon votre enquête, cet ordre de se désolidariser d’actes criminels ?
V.G. : Cette injonction est, d’abord, une construction sociale, politique et intellectuelle. Elle se fonde sur l’idée que les musulmans n’ont pas réagi. Lors de la marche du 11 janvier 2015 [faisant suite à l’attaque visant Charlie Hebdo], certains ont affirmé que peu de musulmans avaient défilé. Mais comment peut-on repérer des musulmans dans une mobilisation ? Est-ce qu’il y a un nez musulman, une bouche musulmane, un physique musulman ?
Certains ont affirmé que peu de musulmans avaient défilé. Mais comment peut-on repérer des musulmans dans une mobilisation ? Est-ce qu’il y a un nez musulman, une bouche musulmane, un physique musulman ?
Le sous-entendu est que les musulmans ne réagiraient pas. Si cette idée pose question, elle mérite surtout une enquête. Après notre enquête, nous avons pu confirmer que cette injonction existait mais qu’elle dépassait le simple contexte terroriste.
Au départ #NotInMyName a été très structurant dans le débat, entre ceux qui disaient qu’il fallait réagir en tant que musulmans et les autres, qui réfutaient toute proximité avec les djihadistes – ce qui est sociologiquement vrai.
Mais très vite, face à des gens qui se revendiquent de l’islam et sèment la mort, même les croyants qui ne voulaient pas se positionner en tant que musulmans ont fini par le faire. On a senti une exaspération face à la réappropriation de leur foi et surtout la condamnation des atrocités commises au nom de leur religion.
Finalement, l’initiative des jeunes Britanniques a très vite été dépassée par la nécessité d’une parole publique au nom de la foi musulmane.
N.H-M : Dans une France très marquée par le racisme et les discriminations à l’égard de ses minorités ethnico-religieuses, le rejet de #NotInNyName n’était-il pas aussi une façon de refuser une nouvelle stigmatisation implicite d’une catégorie de la population, les musulmans ?
V.G. : Tout à fait. Si des jeunes citoyens français, qui n’ont d’ailleurs pas à se justifier par rapport à leur citoyenneté, ont mal réagi à la campagne « Pas en mon nom », c’est parce qu’ils en avaient assez de cette forme d’injonction répétitive.
La question de l’invisibilité ou du silence des musulmans face au terrorisme relève du mythe, à la fois islamophobe et islamophile
D’ailleurs, le problème de la visibilité musulmane dans les manifestations a été construit dans les médias. Mais ce n’est pas simplement les islamophobes qui ont pointé une pseudo-« absence » des musulmans dans les manifestations. Face à ce discours, une partie des intellectuels de gauche islamophiles français a soutenu l’idée que les manifestations étant islamophobes, il était normal de ne pas les y voir. Or, beaucoup de cadres supérieurs musulmans s’y sont rendus. Les absents n’y étaient pas pour des raisons avant tout sociologiques. La France populaire, à l’inverse des classes moyennes ou supérieures, se déplace moins dans les mobilisations. C’est un fait.
De ce point de vue, la question de l’invisibilité ou du silence des musulmans face au terrorisme relève du mythe, à la fois islamophobe et islamophile – un certain paternalisme de gauche islamophile qui envisage les musulmans uniquement comme des victimes, leur enlève leur droit d’agir. Les musulmans sont capables de libre arbitre, surtout pour faire entendre un autre message.
N.H-M : Après l’année 2015 et le contexte terroriste, la société française est entrée dans une phase de sidération et de remise en question. En lisant votre enquête, on constate une forme de prise de conscience chez les Français musulmans, celle de leur citoyenneté française très ancrée, et surtout l’envie de l’affirmer…
V.G. : Oui. Notre enquête a montré qu’il y avait une nécessité d’affirmer publiquement cette conscience. Contrairement à ce qui se dit dans le débat public, dans les milieux moyens, supérieurs mais aussi populaires, le rapport à la citoyenneté française est clair. En France, il y a toujours eu un tabou à l’affirmer publiquement. Nul besoin, par exemple, de mettre le drapeau tricolore à la fenêtre.
N.H-M: Montrer ce drapeau revêt, à ce moment-là, des vertus même curatives…
V.G. : Après le terrorisme, il ne s’agit plus seulement de se sentir français mais aussi de l’affirmer publiquement. Cela interroge le rapport entre identité religieuse, foi, citoyenneté et espace public.
« On est français, on en a assez d’entendre qu’on ne l’est pas. On a envie de l’affirmer en le clamant dans l’espace public ». C’est un résumé de ce que l’on a pu entendre durant cette enquête
Ce qui s’est joué dans la période post-terroriste, c’est la réflexion sur la « publicisation de ta conscience » chez certains musulmans. « On est français, on en a assez d’entendre qu’on ne l’est pas. On a envie de l’affirmer en le clamant dans l’espace public ». C’est un résumé de ce que l’on a pu entendre durant cette enquête.
En outre, on a pu voir une façon de contourner l’injonction de manière intelligente. Les musulmans qui sont allés dans les manifestations y sont allés pour vivre leur citoyenneté comme ils l’entendent, pas pour répondre à un ordre.
N.H-M: Cette volonté de prendre la parole en public n’est-t-elle pas aussi le fruit d’une fracture générationnelle entre les anciens, dont certains sont rompus à un « devoir » de discrétion, et les plus jeunes, nés en France, qui ont maturé leur idée de la France et de leur propre francité ?
V.G. : Oui, le terrorisme a permis cette forme d’éveil. Mais il y aussi la sidération face à l’horreur, laquelle relève de la psycho-sociologie. Les musulmans, contrairement à cette image abstraite et essentialisante véhiculée dans les médias et les réseaux sociaux, sont sensibles à la violence, à la mort… On ne parle pas de cela.
De ce point de vue, les réseaux sociaux fonctionnent comme un piège. Les discours y sont réactionnels et préconstruits. Quand on recueille la parole, on comprend que cela se joue au niveau du discours des gens ordinaires, horrifiés par le terrorisme.
L’horreur est un libérateur de parole. Il y a des musulmans qui ne se disaient pas musulmans dans l’espace public mais qui, face à l’horreur, ne serait-ce qu’en voyant les images télévisées, ont ressenti le besoin de se dire musulman dans l’espace public.
N.H-M: Très souvent pointés dans l’enquête, le rôle des responsables musulmans, tant au niveau local que national, notamment le Conseil français du culte musulman (CFCM), et le décalage existant entre ces institutions et les fidèles. Pourquoi l’impression d’une absence de réaction coordonnée et même de réaction tout court plane-t-elle sur ces acteurs ?
V.G. : Après enquête, nous sommes très nuancés. Contrairement aux idées reçues, les institutions musulmanes – CFCM ou fédérations – réagissent. Après les attentats, elles vont communiquer et organiser des mobilisations locales et des rencontres interreligieuses, des discussions dans les mosquées sur le terrorisme ou encore des prières pour la défense de la République.
Cependant, ces institutions sont tellement en rupture avec les croyants que leur réaction n’a pas eu d’écho auprès des musulmans.
N.H-M: Comment cela s’explique-t-il ?
V.G. : Elles sont tellement dans des enjeux « institutionnalo-centrés », dans des rapports d’allégeance avec les pays d’origine mais aussi avec les institutions françaises, qu’elles oublient l’essentiel : gérer leur base. Les organisations musulmanes sont des partis sans électeurs et sans militants.
Cela dit, on leur a fait un faux procès en disant qu’elles n’avaient pas réagi. Cela est faux. À l’échelon local, elles ont même sur-réagi.
Le terrorisme n’a pas manifesté le défaut de réactions de ces institutions mais leur défaut de représentativité. Aujourd’hui, un jeune leader musulman sur internet est beaucoup plus fédérateur qu’une fédération. D’où l’importance d’être nuancé dans l’analyse. Pour des jeunes nés en France, ces institutions souffrent d’un défaut de crédibilité.
N.H-M: Vous parlez même de rupture générationnelle ?
V.G. : Notre enquête montre comment les instances musulmanes ont littéralement exclu les jeunes générations de tout pouvoir de représentativité.
Aujourd’hui, il n’y pas de renouvellement générationnel dans la prise de décision. Il y a dix ans, on pouvait trouver des jeunes leaders, nés en France. Aujourd’hui, ils ont disparu car on ne leur a pas laissé de place.
Comme dans les partis politiques, on a des « éléphants islamiques » qui refusent de laisser leur place et qui ont des intérêts objectifs à rester au pouvoir. On est vraiment dans un assèchement et une « notabilisation » des associations musulmanes.
N.H-M: Dans l’ouvrage, il est question de la violence dans les textes religieux. Dans ce contexte où l’organisation de l’islam pose question, où les voix en interne ne sont pas forcément convergentes, la critique constructive est-elle possible sans nourrir les thèses islamophobes en vogue dans le débat d’idées en France ?
V.G. : D’abord, on a fait ce procès, de ne pas permettre la critique de l’islam, aux gens qui parlaient d’islamophobie. C’est faux. Ensuite, établir une relation mécanique entre terrorisme et textes canoniques, c’est caricatural. Les terroristes ne lisent pas les textes, rappelons-le.
En même temps, il y a un registre argumentaire fabriqué par les organisations terroristes qui se fonde sur une théologie classique. Le fait de « binariser », de dire « bon ou mauvais musulmans », se répercute dans le rapport à l’autre.
N.H-M: Le titre de votre ouvrage comporte le terme « épreuve », lequel évoque la notion de difficultés mais aussi d’apprentissage et de perspectives. Cette séquence terroriste peut-elle déboucher sur quelque chose de mieux. Que cherche à montrer cette enquête ?
V.G. : Une étude sociologique n’a pas à avoir de conclusion normative. Toutefois, ce livre veut montrer que cette épreuve dramatique est un moment destructeur, certes, mais qui peut être également créateur.
Destructeur, car il détruit des vies, du lien social. Il favorise la montée des courants xénophobes. C’est aussi l’avènement d’une gestion très sécuritaire de l’espace publique. Qu’on le veuille ou non, l’état d’urgence est l’une des conséquences du terrorisme.
Paradoxalement, il permet des clarifications entre une citoyenneté, une foi et une nationalité. Surtout, à long terme, il peut aussi être accoucheur d’une sorte de refondation. S’il ne s’agit pas d’espérer des malheurs, l’épreuve est à la fois un sacrifice et une source de moments meilleurs. On peut l’espérer en tout cas.
Propos recueillis par Nadia Henni-Moulaï
Interview parue sur Middle East Eye France
Chellouf
Quelques remarques sur le livre Musulmans de France, la grande épreuve, face au terrorisme :
Le livre nous analyse le résultat d’une enquête, d’un échantillon de 58 individus, faite par des chercheurs scientifiques. Cette enquête de terrain concerne le comportement passif des Musulmans de France face au terrorisme. L’enquête a suivi la méthode de l’entretien. Cette méthode consiste à reconstruire le vécu ou le préjugé sur cette passivité des Musulmans à réagir contre les actes terroristes qu’a connu la France en 2015 et en 2016. L’ambition des auteurs était, en premier lieux, de démontrer la réalité qui s’oppose au préjugé en les recoupant avec des faits réels comme par exemple les indicateurs sociaux.
Nous constatons que les auteurs ont bien réussi leur enquête. Ils ont contribué à enrichir l’opinion publique sur les Musulmans Français qui demeurent vu comme « des patriotes qui ne réagissent pas assez aux maux de leurs pays » !
Néanmoins, comme dans tout travail scientifique il reste des points à éclaircir et d’autres que les chercheurs ont voulu les garder sous le boisseau. C’était dans ce strict cadre que nous voudrions contribuer par quelques modestes remarques d’un point de vue purement scientifique.
Tout d’abord le mot Khotba (du vendredi) a été traduit par les auteurs par prêches. Il nous semble que cette traduction ne convient pas toute à fait à la réalité. Certes, nous avons remarqué qu’en France on a stigmatisé la Khotba en prêches. Néanmoins, la Khotba est un discours qui traite en premier lieu des problèmes rencontrés au cours de la semaine. Il s’agit alors, dans notre cas des attentats terroristes. Le discours ne doit pas alors se restreindre à des invocations et des moralités auxquelles appellent certains Imams voir même des fois ils parlent des histoires déconnectées de la réalité ! Leurs discours, des fois, sont enrichis d’histoires de miracles ! Or l’Islam est la seule religion qui a plutôt insisté sur la raison et la conviction. Car, le miracle paralyse le cerveau de raisonner.
Les auteurs du livre ont bien mis l’accent sur l’existence d’une majorité musulmane silencieuse et contre toute attente ils n’ont enquêté que dix neuf d’entre eux soit 33%. Ils les ont baptisés les « Musulmans ordinaires interviewés ». Le tiers d’entre eux sont des femmes. Ils ont, d’autre part, enquêté trente neuf individus qu’ils ont qualifiés de « Personnalités interviewées et rencontrées pour l’enquête ». Parmi les enquêtés dites « Personnalités » il y a trois femmes (soit 8%) ! Un pourcentage faible par rapport aux associations musulmanes dirigées par des femmes. Peut-être cette faible représentativité est due aux difficultés qui s’imposent pour mener à bon escient l’interview. Nous précisons que la femme Musulmane était toujours présente en tant qu’acteur influent sur la scène des événements vécus. Et, cela depuis l’époque du Prophète. Il y avait une Ministre de l’économie. Il y avait des représentantes à la façon des féministes de nos jours. Elles réclamaient l’égalité en droit avec les hommes. Nous citons à titre d’exemple dans ce cas la militante Naciba Bentou Ka’b (634). Elle était aussi soldate. Il y avait aussi celles qui réclamaient l’égalité en salaire comme Asma Bentou Yazid Ben Almokanna (650). Elles prenaient la parole en publique. Nous constatons alors que les enquêteurs n’ont pas respecté l’égalité entre les deux sexes certes la méthode d’interview n’est pas facile à mener.
Les enquêteurs ont finement proposé aux Imams la « formation continue ». Cette proposition était certainement le fruit de constatations de terrain. Nous soutenons vivement cette exhortation. Car, malgré la bonne foi des Imams, nous rappelons qu’il n’y a pas de fonction Imam en Islam (Imam veut dire celui qui se met devant), beaucoup d’entre eux n’ont pas le niveau escompté. Certains refusent même de reconnaître ses erreurs ! Nous soutenons alors vivement l’appel d’Oubrou à « développer au sein de la communauté musulmane une véritable culture critique ». Les Imams sont trop simplistes alors que l’Islam est une science à part entière. D’autant plus que les problèmes qui se posent exigent un bon niveau d’étude, de l’expérience, de bonnes connaissances et un très bon savoir-faire. Cette incompétence des Imams n‘encourage pas le citoyen lambda à suivre les avis des institutions Musulmans. Nous pensons que cette constatation serait l’une des raisons pour les quelles les auteurs du livre ont remarqué que les institutions musulmans « sont […] en rupture avec les croyants que leur réaction n’a pas eu d’écho auprès des musulmans… [pour les inciter à descendre dans la rue] ».
Il est à noter que l’invisibilité des Musulmans dans les manifestations est due à plusieurs autres conditions à savoir : leur infériorité numérique par rapport à leurs compatriotes Français de souche, à un manque d’appréciation de certains d’entre eux sur l’impact des manifestations à la fois sur l’adversaire et le décideur. Ce manque d’appréciation est peut être tributaire à leur faible formation politique. Il faut tenir compte aussi de ceux qui estiment que les manifestations vont à l’encontre des principes Islamiques . Cette dernière constatation favorise la passivité de défiler car même pour la cause de la Palestine ou en faveur du peuple Syrien on a « Peut défiler » ! De notre coté nous rappelons que l’Histoire parle des érudits Musulmans qui ont manifesté. Nous citons à titre d’exemple de ces érudits qui ont présidé des manifestations : le Tunisien l’Imam Souhhnoune qui a manifesté en faveur des femmes Tunisiennes qui ont été capturées par un Général (IX siècle époque de Despotes Aghlabite) ou aussi l’Egyptien El i’zz Ibnou Salam (XIII siècle) pour chasser les Mamlouk du pouvoir (une junte militaire à l’exemple de l’actuelle en Egypte). Il a même exigé qu’ils soient vendus pour rembourser l’Etat. Ces assertions prouvent qu’il n’y a pas d’opposition entre manifestations et les principes islamiques comme ils pensent certains. Retenons aussi que les masses médias caricaturent un peu plus cette soi-disant passivité pour satisfaire certains lobbies à idées tendancielles ! Il est de notoriété publique qu’il n’y a qu’une partie des Français qui manifestent. D’autre part cette passivité de défiler ou de contester se distingue dans le comportement des Imams qui n’ont même pas réagi contre les masses médias notamment radio France Culture (de juin à août 2016) qui les accusant vertement d’être responsables de la radicalisation de certains jeunes !
Les auteurs du livre ont pris dès le début leur distance vis à vis de la critique adressée aux médias qui parlent « d’une complicité musulmane [en France], à l’égard de Jihadismes. » Alors que vers la fin du livre ils mettent en avant un livre publié en France devenu de référence de Daech dont le contenu détaille la stratégie du chaos. Les auteurs du livre constatent que la stratégie du chaos suivie par Daech n’était pas « Pour accélérer le cours de l’Histoire en se sacrifiant pour « la » cause musulmane » mais consiste à « réorienter des textes connus par les Musulmans, mais dans le sens de la destruction du monde ». Curieuse coïncidence ! Car cette stratégie rejoint celle du « chaos constructif » prônée par les Américains depuis 2006 pour réaliser leur projet du « Nouveau Moyen-Orient » (Consulter par exemple cet article, en ligne, intitulé : Irak : Terrorisme « made in USA » et chaos constructif au Moyen-Orient). L’article est d’un site canadien sur la mondialisation. Il décrit ce projet comme suite : « Ce projet en planification depuis plusieurs années consiste à créer un arc d’instabilité, de chaos et de violence englobant le Liban, la Palestine, la Syrie, l’Irak, le golfe Persique, l’Iran et les frontières de l’Afghanistan occupé par une garnison de l’OTAN.
Le projet du « Nouveau Moyen-Orient » a été présenté publiquement par Washington et Tel-Aviv dans l’espoir de faire du Liban le point sensible servant à réaligner l’ensemble du Moyen-Orient et à libérer les forces de pression du “chaos constructif”. Ce chaos, qui génèrerait les conditions de la violence et de la guerre dans toute la région, serait ensuite utilisé par les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël pour redessiner la carte du Moyen-Orient conformément à leurs besoins et leurs objectifs géostratégiques. […] » !
Concernant «nous» et «eux» évoqués par les auteurs, nous constatons que ces termes sont d’usages y compris par les Laïcs notamment «Droites» et «Gauches». Quant aux religieux aussi bien les «Chrétiens» que les « Juifs » ils utilisent ce même discours chacun prétend que c’est plutôt lui qui va au Paradis et non l’autre ! Cette idée de «nous» et «eux» a été déjà critiquée par Elma’rri philosophe et poète 973-1057 (Lattaquié) par ces trois vers : «A Lattaquié, il y a une agitation entre Ahmad et le Christ; L’un dans son église tape sur son clocher, l’autre crie dans son minaret; Chacun magnifie sa religion, ma foi qui d’entre eux a raison ?» Non loin de cette idée Haroun Derbal a évoqué la situation conflictuelle entre « vieux » et « jeunes ». Or, il s’agit d’un conflit de génération qui cache un conflit de civilisations. Car les vieux sont les immigrés et les jeunes sont les Français qui appartiennent à une civilisation française à son apogée. Il faut reconnaitre que ces jeunes se sentent aussi marginalisés par l’Etat français. Ils ont été abandonnés par la gauche qui s’est amusée à s’imposer par communautés interposées. Ces jeunes ont trouvé refuge dans l’Islam. Il y en a qui sont tombés entre de mauvaises mains. Il est à constaté aussi que certains d’entre eux se sont habitués à faire recours plutôt à leurs muscles qu’à leurs neurones pour se défendre ou s’exprimer. Il est facile alors pour eux de tomber dans le piège du terrorisme comme d’autres sont tombés dans le piège de la drogue.
Les Salafistes, contemporains cherchent à appliquer les textes bruts sans les avoir développés ! Leurs idées constituent un vrai faux problème car l’Islam ne peut se rénover sans les sciences contemporaines avec les avis des disciples du prophète (Essalefs). Donc, les Salafistes et les Modernistes représentent deux courants qui vont de pair ! A contrario, dans nos jours nous remarquons que les Salafistes ont plutôt accordé plus d’importance à la forme que le fond de l’Islam. Ils considèrent que s’habiller ainsi est plutôt un respect vis-à-vis de Dieu qu’un « signe distinctif. » Contradictoirement, les « Modernistes » les accusent d’être « littéralistes » ! Nous pensons d’ailleurs, que leur façon de s’habiller est plutôt tributaire d’un niveau intellectuel et de gout modestes. Le prophète a pourtant porté un manteau romain (Jobba). Il est à noter que des Salefiste sont cités pour leur non respect aux droits de l’homme. Ils soutiennent par exemples les putschistes en Egypte !
Les auteurs du livre ont abordé par la suite « l’idée d’une refonte de l’Islam pour l’ancrer dans la modernité ». Cette idée est le débat des intellectuels Musulmans contemporains mais elle dépend plutôt des Professeurs de l’Islam que des amateurs simplistes. Néanmoins, l’émotion exprimée par le Moderniste Mohammed Bajrafil, mise en avant par les enquêteurs nous étonne. Elle concerne « les catégories qu’on peut laisser mourir de soif dans certaines situations : celui qui ne fait pas la prière, celui qui commet l’adultère, l’apostat, le chien mordant… » ! Puis il précise « je suis très ému quand je me mémorise cette expérience : inculquer à un enfant de 6 ans l’idée qu’on peut laisser mourir de soif des humains pour permettre aux croyants de faire leurs ablutions. C’est une idée dangereuse ». Bajrafil n’a cité ni le titre ni l’auteur de ce livre de « dix pages » ! Nous nous demandons comment les enquêteurs ont cru que Bajrafil « s’appuie sur les propos des anciens savants Musulmans » sans que nous soyons des érudits de l’Islam cette citation va à l’encontre des principes fondamentaux de l’Islam qui est contre les sévices. Bajrafil a-t-il oublié l’existence de livres écrient par des personnes qui manquent de compétences. Ils sont distribués gratuitement pour être lu par des ignorants. Et, c’est là ou réside le problème car on réussi à faire véhiculer de fausses idées. Ce que nous avons d’ailleurs, constaté des analyses des psychologues pour la dé-radicalisation qui ont informé l’existence des radicalisés qui croient encore à l’excentricité de la terre ! Pourtant c’étaient Ezzerqali, Ibn Echatir, Ettousi (XIème-XIIIème siècle) etc. qui ont démontré par leurs travaux avant Copernic que c’est plutôt la terre qui tourne au tour du soleil. Nous citons un autre exemple d’un libraire qui nous a proposé un livre à la place de celui que nous cherchions, le mois d’octobre 2017, intitulé : Est-ce que l’Homme a vraiment marché sur la lune ? Son auteur n’est autre que le Salafiste El Outheimine –Saoudien- ! Devant notre étonnement, le libraire nous a informés qu’il vend ce qui s’achète ! La refonte de l’Islam consiste plutôt à s’inspirer de la science islamique pour proposer des avis rationnelles en : économie, sociologie, politique, éradiquer la pauvreté etc. Faut-il rappeler Bajrafil que notre histoire est remplie d’atrocités, de despotes et de sanguinaires. El Hajjaj Ibnou Youssef (660-714) par exemple, notre Colbert, a décapité selon certains Historiens, cent vingt milles de ses administrés. Allons-nous cachez ceci à nos enfants par crainte qu’ils ne deviennent des terroriste ? Nous pensons d’ailleurs tant qu’on manque de modèles islamiques on n’arrivera pas à moderniser l’Islam. Les réformistes sont demandés de nous proposer des solutions qui s’adaptent le mieux aux attentes de l’humanité avant de croire aux voyages galactique (Bajrafil a fait la parabole sur la pensée de certains Musulmans par rapport à celle des occidentaux) ! Si les autres Imams évoquent des histoires déconnectées de la réalité Bajrafil croit naïvement, à la science fiction (Voyager I n’a pas encore quitté le système solaire, n’en parlons pas de l’impossibilité du Terrien de s’adapter à ce genre de voyage) ! L’Islam exhorte de s’inspirer du parcours et des expériences humaines et non de se contenter mettre de la manucure islamique.
Il est clair que Bajrafil ne s‘est pas mis au courant des intellectuels Laïcs qui soutenaient le colonialisme et justifient l’exploitation des races inférieures par les colons pour fructifier l’économie française ! Nous citons dans ce cas Jules Ferry le père de l’école Laïque ! Il affirmait devant le parlement qu’«Il y a une autre forme de colonisation, c’est celle qui s’adapte aux peuples qui ont, ou bien un excédent de capitaux, ou bien un excédent de produits. […] Les colonies sont pour les pays riches un placement de capitaux des plus avantageux. […] Dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d’une colonie, c’est la création d’un débouché.» ! Et Ministre des Affaires Etrangères il persiste : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures […] parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures. » Les Britanniques ont fait mieux. Ils coupaient les doigts de la couturière Indienne qui a tissé avec du fil d’origine indienne et non Britannique ! Quant aux Belges, ils ont crées des zoos par des Congolais comme le montre la photo de cette gamine Il parait que Bajrafil n’a pas écouté H. Laurence, prouvant que c’est plutôt les Etats souverains qui tuent plus que les Terroristes. En effet le site voltaire.com avance quatre millions d’Iraquiens tués par les soldats Américains en Irak ! Quant à la France, elle cherche à devenir la troisième puissance mondiale en vente d’arme ! Elle est actuellement classée cinquième. Macron vient d’augmenter le budget de la défense qui se situe à 2,5% du PIB. La France a-t-elle lu ce genre de livre qui autorise à « faire mourir de soif » pour augmenter sa cadence de vente de la mort ? Nous ne cherchons pas à défendre le terrorisme mais à être réalistes. Le phénomène du terrorisme est l’arbre qui cache la forêt.
Nous concluons par transformer le titre du livre en LA FRANCE ET SES MUSULMANS, LA GRANDE EPREUVE FACE AU TERRORISME. Car la France, comme l’Europe d’ailleurs, a su façonner une civilisation qui répond aux uses et coutumes de l’homme d’origine Chrétienne. Elle a mis des siècles pour y arriver à ce niveau de stabilité, d’entente, de compromis et de progrès ; beaucoup de fois aux détriments des principes fondamentaux de l’humanité. Elle a fait pire que Daech (Germinale, ou le livre noir du colonialisme ou encore l’accord Westphalie sont à révisés). Elle sera en mesure dans ce nouveau contexte de globalisation, du village monde et du multiculturalisme d’intégrer ses compatriotes d’origines diverses notamment les Musulmans dans sa civilisation. Elle adoptera ainsi la même stratégie adaptée par la civilisation islamique. Curieusement, cette dernière a réussi à intégrer les envahisseurs Tatares qui ont fait pire que ces terroristes ! La séparation de l’Etat et de l’Eglise en France était la conséquence logique du destiné de l’Eglise qui a dépassé largement ses frontières. En effet la Religion Chrétienne est une Religion spirituelle de prière et non de gouvernance. Quant à l’Islam il se veut un système structuré et non une Religion qui ne s’occupe que du moral et de la vie d’outre tombe ! Les laïcs Français n’ont fait que rappeler l’Eglise à l’ordre. Contrairement aux Clergés de l’Eglise qui se considèrent l’ombre de Dieu sur terre et ne s’empêchent pas de s’arranger avec la religion pour satisfaire la Laïcité, les Musulmans ne peuvent pas se permettre de le faire. Nous remarquons d’ailleurs que depuis St Paul la Religion Chrétienne s’est modelée à la culture romaine, mais aussi à chaque culture imposante. Le livre intitulé les manuscrits de la mer morte démontre que la Bible s’est aussi imprégnée par la culture araméenne. Le Christianisme est devenu une religion humaine plutôt que divine. Or, dans le cas islamique, même la théologie de l’altérité d’Oubroug ne pourra pas oser satisfaire la Laïcité au détriment des principes fondamentaux de la religion. A ce stade il revient aux adeptes de l’altérité de bien piocher dans le corpus islamique pour tirer les bonnes interprétations qui rivalise avec la production intellectuelle laïque. Il existe un corpus islamique énorme et une production intellectuelle moderne plus importante.
Nous proposons aux Musulmans de France le devoir de montrer leurs compétences pour proposer des avis raisonnables et raisonnés qui contraignent le Musulman et le Laïc de les accepter. Nous insistons pour qu’à la fois Modernistes et Salafistes reconnaissent leurs modestes connaissances de l’Islam. L’Islam exige un vrai travail de recherche scientifique. Il s’agit d’un travail qui ressemble au travail fait par les auteurs de ce livre qui ont fait recours à au moins 400 citations si on écarte leurs références aux enquêtés. Or la plus part de ces Imams ne préparent pas correctement leurs discours y compris celui du vendredi. Leurs discours n’a même pas de plan ! Ils ne vérifient ni dans quel contexte les versets ont été dits ni la valeur réelle des citations prophétiques ! N’en parlons pas de la fiabilité de l’information qu’ils diffusent ! Leur discours traduit une compétence de victimaires d’un « système scolaire, qui vit de dressage et de domestication, [qui] vise à classer les raisons en fonction de l’usage docile que savent, ou non, en faire ceux qu’on « éduque ». Le diplôme atteste et certifie l’utilisation correcte de la raison, mais sûrement pas en vertu de la pure intelligence ou de l’inventivité radicale ». Nous constatons qu’il existe plutôt une inertie mentale qu’une interprétation littéraliste des textes. 41, 76, 36, 52, 60, 54, 47, 79, 27
Au final les Musulmans de France sont obligés de faire preuve d’ouverture d’esprit et non seulement de l’ouverture de leurs Mosquées, d’intensifier les rencontres culturelles avec des conférences qui focalisent même les intellectuels non Musulmans vers eux. Ils sont condamnés à prouver leurs compétences à proposer des solutions meilleures, notamment contre ce qui est appelé abusivement les « Jihadistes ». Le mot Jihad veut dire le Grand Effort et non la Guerre Sainte. D’ailleurs, le Ministère de l’agriculture iranien s’appelle Ministère de l’agriculture et du Jihad ! Nous rappelons qu’aussi bien Hitler que les alliés ont appelé au Jihade pendant la Grande guerre ! Il est à rappelé, selon la radio France-Info, le Jihadiste Mehdi Nemmouche a procuré son arme d’un couple de retraité d’extrême droite ! Alors que le cas de Mohammed Merah il serait un chien qui s’est retourné contre son maître selon le site slate.fr. Ce site met en avant notamment son voyage en Afghanistan puis en Israël (la page de cet article a été miraculeusement sutilidée) ! Concernant ces vagues de terrorisme On nous cache tout on nous dit rien pour parapher le chanteur Jacques Dutronc.
REFERENCES
1. : LE GRAND BOULEVERSEMENT ET DEBAT SUR RADIO FRANCE CULTURE SUR CE LIVRE ; HERVE JUVIN.
2. OMMOU OMARAH ; AMINAH OMAR ELKHAIAT (EN ARABE).
3. CONFERENCE SUR LE TERRORISME ; PR H. LAURENCE
4. https://WWW.MONDIALISATION.CA/IRAK-TERRORISME-MADE-IN-USA-ET-CHAOS-CONSTRUCTIF-AU-MOYEN-ORIENT/5388919
5. EDHHBI (ASAD EL-GHABA -EN ARABE)
6. WIKIPEDIA
7. SOIXANTE ANS APRES LES INDEPENDANCES L’AFRIQUE SOUS LE JOUG DE L’IMPERIALISME ; CERCLE LEON TROTSKY : https://WWW.LUTTE-OUVRIERE.ORG/PUBLICATIONS/BROCHURES/SOIXANTE-ANS-APRES-LES-INDEPENDANCES-LAFRIQUE-SOUS-LE-JOUG-DE-LIMPERIALISME-92589.HTML
8. LE MONDE ; LA COLONISATION ET LE SYSTEME COLONIAL FRANÇAIS ENTRE LE MILIEU DU XIXE SIECLE ET LA FIN DES ANNEES 1930 : QUELLES CARACTERISTIQUES ?
9. CHICAGO JOURNAL ; HISTORY OF SCIENCE SOCIETY ; THE PLANETORY OF IBN AL-SHATIR ; E. S. KENNEDY & VICTOR ROBERTS
10. IBN AL-SHATIR: ‘ALA’ AL-DIN ‘ALI IBN IBRAHIM; DAVID KING; THE BIOGRAPHICAL OF ASTRONOMERS SPRINGER REFERENS 2007.
11. THE DERIVATION AND FIRST DRAFT OF COPERNICUS’S PLANETARY THEORY: A TRANSLATION OF COMMENTARIOLUS WITH COMMENTARY; N. SWERDLOW
12. GEORGES SALIBA (EN ARABE IL EXISTE AUSSI EN ANGLAIS) LES SCIENCES ISLAMIQUES ET LA RENAISSANCE EUROPEENNE
13. POLITIQUE DU REBELLE, TRAITE DE RESISTANCE TE D’INSOUMISSION ; MICHEL OMFRAY.
14. CHANSON JACQUES DUTRONC : ON NOUS CACHE TOUT ON NOUS DIT RIEN
15. L’INFORMATION DU MATIN N’A PAS ETE DEVELOPPEE PAR LA SUITE !
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