Contrôles au faciès en sorties scolaires: Ils déposent plainte contre l’État
Silence radio. Aucune réaction du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de l’Intérieur, après l’appel lancé par l’enseignante Élise Boscherel pour dénoncer les contrôles au faciès de ses élèves.
Un combat qui ne fait que commencer, ont-ils expliqué lors d’une conférence de presse, ce lundi 10 avril, 2017.
Les trois lycéens, Ilyas, Mamadou et Zakaria sont soutenus leur professeure en lettres-histoire au lycée Louise Michel, à Épinay-sur-Seine. Ils ont décidé de déposer plainte contre l’État.
Me Slim Ben Achour, avocat en charge du dossier, s’est exprimé :
“Nous ne pouvons pas laisser notre jeunesse, nos enfants être traités de la sorte. Ce n’est plus possible.
Dans ce dossier, on touche à une des symboliques de notre République, c’est-à-dire notre creuset, l’école.
Je me demande quel avenir on peut avoir si on continue à avoir de telles pratiques.”
Il faut “mettre un terme à ces discriminations raciales” a soutenu l’avocat.
Écoutez la conférence de presse :
Me Slim Ben Achour, avocat en charge de l’affaire a d’ailleurs rappelé la condamnation de la France pour contrôles au faciès, en novembre 2016.
La Cour de cassation, la plus haute cour en matière d’ordre juridictionnel privé, avait condamné pour la première fois la pratique injuste et illégale des contrôles au faciès.
Elle a jugé que discriminer quelqu’un en fonction de la couleur de sa peau est constitutif d’une faute lourde qui engage la responsabilité de l’Etat.
Pourtant, l’affaire de la Gare du Nord, démontre que des abus persistent. De retour d’une visite de 2 jours à Bruxelles (Belgique) pour visiter les institutions européennes, les trois camarades de classe avaient été contrôlé de manière agressive à leur retour à Paris.
La professeure et les adolescents souhaitaient la mise en place d’une réponse concrète.
Dans l’idéal, Élise Boscherel espérait être reçue par la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem, ainsi que la mise en place d’une circulaire afin que les élèves ne soient pas contrôlés dans le cadre de sorties scolaires. Une demande restée lettre morte.
Propos recueillis par Nadia Henni-Moulaï
Montage interactif: Sarah Hamdi
Pour en savoir plus sur l’affaire :
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