Médias & images des quartiers : une 1re conférence de presse
La 1re conférence de presse sur l’image des quartiers s’est tenue ce mercredi 24 avril 2018 au Médialab93 avec l’association Ville et Banlieue. Son but ? L’amélioration du traitement médiatique des banlieues. Avec la mise en place de propositions concrètes, remontées du terrain. 3 questions au directeur de Ressources Urbaines, l’agence de presse des quartiers, Erwan Ruty, fondateur et rédacteur en chef du Journal Officiel des banlieues Presse & Cité .
MB : Les résultats de la mission de Jean-Louis Borloo et des réflexions menées par les dix groupes de travail devaient nourrir les travaux du Comité interministériel des villes et du Conseil présidentiel des villes. Pourquoi cette conférence de presse aujourd’hui ?
Erwan Ruty : Cette conférence doit faire entendre des points de vue qui ne seraient pas dans ces propositions le cas échéant, de manière constructive, sans chercher à “cartonner” ceux qui ont collecté les propositions que nous vous soumettons.
Cette rencontre n’est qu’une première, nous continuerons à travailler avec Ville et Banlieue et avec les institutions (le ministère de la Culture, de la Ville, du Numérique) et médias (ainsi que par exemple les Assises internationales du journalisme) pour soutenir ces propositions et d’autres qui viendraient à émerger…
MB : Comment a été décidée cette rencontre ?
E.R. : Elle a été décidée au dernier moment parce que nous ne savions pas si Jean-Louis Borloo lui-même annoncerait sa sélection de propositions issues de ces 8 commissions, cette semaine. La presse était très impatiente. Nous avons décidé de répondre à cette impatience parce que si ça se trouve, dans les jours/semaines qui vont venir, la presse passera à autre chose…
La mission Borloo (8 commissions dont une sur l’image des quartiers, co-animée notamment par Driss Ettazaoui et Rémi Engrand, de l’asso Ville et Banlieue, qui seront demain pour présenter les propositions) a été montée très vite, a travaillé vite (mais des dizaines d’élus et d’assos ont été entendus) : cet agenda nous est imposé, il faut qu’on fasse avec.
MB : Pensez-vous que ces propositions seront (enfin) entendues pour que les “quartiers” pourront participer au récit médiatique ?
E. R. : Il faut tenter quelque chose, même si les conditions ne sont pas satisfaisantes, sinon, une fois de plus, l’histoire s’écrit sans nous. Nous avons, dans notre grande diversité et même si nous ne sommes pas des spécialistes, des choses à dire à partir de nos expériences et points de vue.
Nous ne savons pas à quel point notre voix sera entendue, mais seules les batailles qu’on ne mène pas sont perdues d’avance.
Propos recueillis par la rédaction de MeltingBook
Crédit photo : Nicolas Oran
