À Sevran, Yacine Hilmi est une figure de terrain reconnue. Directeur de l’institut de formation Hozes, (ci-contre) il a, également, co-fondé une formation de français langue étrangère (FLE) en direction des imams.

Approché par Bernard de La Villardière pour témoigner dans Dossier tabou, diffusé sur M6 il y a deux semaines, il a décliné la proposition. Il explique pourquoi à MeltingBook.

Morceaux choisis.

“Ils sont venus se présenter à nous pour nous dire qu’ils voulaient filmer la diversité musulmane en France”.

“On a compris que ce qui les intéressait, c’était l’aspect terrorisme…”.

“Ils ont été très gênés sur le fait que l’on refuse. Ils ont essayé de nous convaincre et de nous rassurer (…) Sauf que ça n’a pas marché”.

“L’entretien avec le maire de Sevran (Stéphane Gatignon, ndlr) a duré 1h30…voir plus. Finalement on sent la manipulation dans les images”.

Sur la question du clientélisme, “ils (les musulmans, ndlr) ont des besoins spécifiques comme toutes les autres religions”.

Ils sollicitent les municipalités mais “les réponses sont en adéquation avec les principes fondamentaux de la laïcité”.

“On a le sentiment que les musulmans sont des gens différents des Français”. La façon dont BDLV représente les musulmans de France  trahit, de sa part, une forme “de complotisme”.

Sur le terrain, Dossier tabou peut provoquer “des crispations”. Et puis, “cela freine les bonnes dynamiques (…) On a le sentiment que le travail effectué tombe à l’eau à chaque fois que ce type de reportages sort”.

“Il y a des dynamiques qui se font dans les quartiers populaires mais qui ne touchent pas forcément tous les publics”.

Aux Beaudottes (Sevran), “on a 2000 enfants (…) Une association va toucher une centaine de jeunes. Mais qu’est ce qu’on fait avec les 1900 autres?”.

Propos recueillis par Nadia Henni-Moulaï
@MeltingBook